(Léo et Cass) “Pour s'entendre entre mari et femme, entre collègues, entre amis, avec n'importe qui, entre les peuples, aux conférences de paix, il ne devrait y avoir que ce moyen : le silence.”

Avoir un enfant coutait assez chère, il fallait l’habiller, lui fournir un toit, le nourrir, lui payer l’école. Léo ne s’imaginait pas tout ça lorsqu’il avait appris l’existence de son fils, cependant il l’avait vite découvert vu le prix d’un paquet de couche. Léo n’avait jamais été particulièrement riche, il s’était enrichi en fabriquant de faux papiers. Une activité très rentable, mais malheureusement illégal aux yeux de la loi. Il avait fait deux séjours en prison à cause de ça, les années derrière les barreaux lui avaient paru longues. Il n’aimait pas être enfermé, il adorait sa liberté et il ne supportait pas de recevoir des ordres.

Mais il avait gagné de l’argent, beaucoup d’argent. Il n’avait pas tout déclaré et il avait eu raison de le faire vu que la justice avait saisi tout l’argent qu’il possédait sur son compte déclaré. Il avait encore des réserves, il aurait pu vivre la belle vie. Sauf que cet argent n’était pas censé exister donc il ne pouvait pas s’en servir sauf s’il voulait que cet argent soit saisi. Ce qui serait complètement con, donc il avait fait en sorte de e trouver un petit boulot. Ce n’était pas grand-chose et cela ne rapportait pas autant que les faux papiers.


Mais ce travail avait l’avantage d’être légal et de lui permettre de joindre les deux bouts. Il ne travaillait pas à plein temps, en dehors de sa mère, il n’avait personne pour garder son fils. Donc lorsqu’elle travaillait, il ne pouvait pas travailler. Puis il avait des aides de l’Etat donc il arrivait à s’en sortir sans être à temps plein. Il avait acheté l’argent où il vivait avec le fruit de ses activités illégal et il ne devait assumer que les charges courantes et les différentes taxes. Enfin vu qu’il était pauvre, il n’avait pas d’impôt sur le revenu à payer et il avait des aides pour payer ses factures d’électricité ou de gaz.

Il pouvait vivre assez bien, pas au point de faire des folies comme s’acheter une voiture. Il faisait tout à pied, ce qui ne le dérangeait pas particulièrement. Il aimait bien être seul et il adorait le silence lorsqu’il rentrait tard de son service. Ce qui allait être le cas ce soir, il avait commencé assez tôt et il n’avait pas arrêté. Il travaillait avec Cassandra s’il avait bien retenu son prénom, il devait admettre qu’elle n’avait pas l’air franchement ravie de le voir débarquer et qu’il n’était pas le genre d’homme à s’intéresser aux autres.

Il n’était pas le genre de personne à sauter dans les bras d’inconnu ou celui qui était ami avec tout le monde. Il ne laissait pas les gens s’approcher de lui facilement et surtout il n’aimait pas parler de lui. Il ne voyait pas l’intérêt de raconter sa vie à une inconnue et il avait pour toutes ces raisons, une relation distante avec sa collègue. Il n’était pas non plus bavard alors il ne parlait pas trop, se contentant de faire son job comme on lui avait montré.

C’était bientôt la fin de son service, il voulait nettoyer les tables, mais il ne savait pas où se trouvait la réserve de produit de nettoyage, le flacon étant vide. Il devait donc demander à sa collègue qui était présente depuis plus longtemps, il s’approcha à pas lent d’elle avant de se poster à ses côtés prenant la parole en observant ses gestes. Sais-tu où je peux trouver du produit pour nettoyer les tables ? Le flacon est vide et je voulais passer un petit coup.