Belle réunion de famille... Ou pas ! (flashback) ft. Anya

Belle réunion de famille ... Ou pas !

Anya ft. Julianna

Réunion de famille une fois par an, sans oublier les anniversaires, impossible de dire non à la matriarche, la grand-mère Wright. Malheureusement pour Anya qui aurait préféré se retrouver n’importe où que dans ce jardin luxueux mais étouffant. Autrefois, quand elle était enfant, elle adorait courir avec ses frères et sœurs et ses cousins. Jouer à tous les jeux possibles et manger des sucreries jusqu’à en avoir mal au ventre. Aujourd’hui, tel n’était plus le cas. Depuis, qu’elle s’était éloignée des pensées bourgeoises de ses parents et surtout de cette bigoterie qui la répugnait. Depuis qu’elle porte des pantalons trop larges au lieu des jupes réglementaires et qu’elle affiche des mèches roses sur une chevelure qui n’a alors plus rien d’angélique.

Assise en tailleur à même le sol, évitant soigneusement le regard outré de sa mère et du reste de la famille. N’ayant plus rien à dire à sa fratrie, Anya attend la seule personne qui peut lui apporter un semblant de réconfort dans cette journée qui l’ennuie déjà à mourir. Une main posée sur son ventre, comme pour lui rappeler qu’une tempête se prépare et qu’elle ne voit aucunement comment l’en empêcher, Anya finit par apercevoir sa cousine qui la salue de loin et se dépêche de la rejoindre. Elle se lève alors lentement et force un sourire discret. D’habitude plus expansive, la jeune adulte n’a pas le cœur à la fête. Pas quand des hauts-le-cœur la prennent régulièrement le matin, que ses seins sont si sensibles qu’elle aimerait les arracher et qu’elle sent déjà la ceinture de son jean la serrer un peu trop. « Hey Jul. Je suis tellement contente de te voir, tu ne peux pas savoir. » Qu’elle fait en la serrant dans ses bras, peut-être un peu trop fort, un peu trop longtemps. Sauf qu’Anya a besoin de courage, et l’alcool est interdit. Bummer. « Heureusement que tu es là, j’ai déjà reçu au moins une dizaine de remarques sur ma nouvelle coiffure. Allant de l’hypocrite au clairement insultant. » On aurait pu croire que l’ancienne blonde aurait été blessée par ces remarques, mais là était pourtant tout le but de la manœuvre. Choquer cette famille trop propre sur elle, incapable de seulement laver ses torchons sales et préférant de loin les ranger bien au fond dans un placard pour n’en jamais reparler. Quel ennuie mortel.

Après ces effusions bien méritées pour deux cousines qui étaient aussi des amies, Anya lui prit la main et l’emmena vers le buffet, son ventre lui demandant déjà de nourrir le petit locataire qui y avait pris résidence. « Ils se sont surpassés cette année pour le buffet. On dirait qu’ils reçoivent le président en personne. Mais trêve de plaisanterie, raconte-moi tout ce que j’ai manqué et en détails. J’ai l’impression que ça fait une éternité depuis la dernière fois ! » Petit à petit, Anya retrouve le sourire. Portant quelques mets à sa bouche, elle évite la viande rouge qui est trop forte et se contente des légumes et des sucreries en écoutant sa cousine lui raconter les détails croustillants de sa vie et en éloignant au maximum ce moment fatidique où elle devra tout lui révéler, où cette grossesse ne sera plus qu’un détail dérangeant dans sa tête, mais une réalité. Et si elle veut en parler d’abord à Julianna, c’est simplement parce qu’elle est sans aucun doute la personne qui la comprendra le plus, et qui ne la reniera pas.

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