Si tu vois un éléphant rose, c'est que t'es déjà allez trop loin ~ Naël

L'amour dans le regard, il ne peut s'empêcher de contempler une photographie. Un joli cliché où se trouve une jeune femme, celle pour qui bat son cœur, celle pour qui Naël peut faire des folies. Abattu sur son lit, il se souvient de la veille, ce même soir où tout a basculé dans un monde qu'il croyait parfait. Une larme lui échappe à lui qui s'était promis de ne jamais pleurer parce que pleurer, c'est pour les faibles. L'une après l'autre, ces perles salées sont en complot pour le dessécher. La photo sur le cœur, il tente de retenir toute cette émotion sans trop y parvenir. Dans une dernière tentative, comme pour se cacher de lui-même, ses mains viennent obstruer sa vue. Le silence qui règne dans la chambre devient insoutenable, c'est presque qu'un cri de joie qu'est le grincement de la porte qui s'ouvre. Il ne bouge pas, il voudrait pourtant se lever et aller embrasser celle qui se montre un panier à line sous le bras. Une mère qui ne peut supporter de voir son fils souffrir autant, dans un élan d'amour, elle vient le prendre contre son cœur. Elle qui avait lu dans un livre de maternité que les bébés se rassurent par le bruit des battements. Loin d'être satisfaisant pour un jeune adulte, il finit tout de même par mettre ses bras autour de sa taille. Il est toujours bon d'être dans un énorme câlin avec sa mère et ça peu importe l'âge. Il l'aime et n'a pas peur de le faire savoir, et si c'était pour cela que sa bien-aimée l'avait quitté ? L'image de cette belle femme ne l'aide pas, les larmes se font bien plus présentes. Dans un dernier soupir, sa mère tente de savoir pourquoi son fils est dans un état aussi inquiétant. Il secoue la tête dans un premier tant souhaitant juste le silence, celle-ci insiste se doutant du sujet qui l'attriste. «Elle m'a quitté maman, je ne comprends pas, elle ne me dit rien. Qu'est-ce que j'ai pu lui faire, je l'aime si fort.» La douceur d'une mère n'a pas de limite, elle vient lui passer l'une de ses mains dans les cheveux caressant son dos de l'autre. Son petit garçon, celui qui est le plus gentil à ses yeux souffre et elle n'aime pas ça. Même si l'envie de crier des injures à l'encontre de celle qu'elle a pu apprécier, cette mère se retient et se réserve de soigner le cœur blessé de son fils. «Tu n'as rien fait de mal mon petit, tu sais, la vie n'est pas toujours le compte de fée que l'on voudrait. Cette fille n'est pas faite pour toi, son amour a pu être sincère par le passé. Aujourd'hui, son cœur désire simplement autre chose, quelque chose que tu n'es pas en mesure de lui donner. Ne doute jamais de l'amour que tu peux offrir à une femme, souviens toi juste de l'offrir à celle qui te méritera pour la vie. Tu es un homme maintenant, un homme fort et courageux et tu dois donc te rependre. La vie ne s'arrête pas maintenant, ton cœur n'a pas cessé de battre à cet instant alors mets toi sur tes pieds et vie cette vie qu'est la tienne. Avec ou sans une femme à tes côtés, tu dois toujours te sentir libre de suivre tes rêves. Maintenant viens et aides moi pour le linge, il ne va pas se ranger tout seul.» Il comprit à cet instant que sa mère avait raison, d'un geste, il balaye les larmes et jette un dernier regard sur cette photographie. Il sourit et la glisse dans son tiroir, d'un bond, il rejoint la sortie de sa chambre. C'est dans un dernier sourire qu'il ferme lentement la porte laissant le deuil dans le noir d'une pièce froide. Il s'est fait une promesse à lui-même, désormais, il vivra pour la compagnie des femmes, mais certainement pas pour leurs sentiments. Il doit devenir quelqu'un de plus fort, de moins sensible, il sait maintenant que c'est dans l'armée qu'il pourra à la fois servir son pays et devenir un homme.