we used to be best buddies but now we're not | dan

Daniel Keller, l’ombre au tableau, l’ami perdu de vue. Une dispute adolescente qui ne l’a tristement pas marqué plus que ça non plus. Comme souvent avec les mauvais souvenirs, on s’attèle à les effacer jusqu’à qu’ils ressurgissent au moment où on s’y attend le moins. Chris a choisi de fermer les yeux sur son privilège ce jour-là. Un choix que font beaucoup de gens finalement. Difficile de s’imaginer que son père puisse être un requin à ce point lorsqu’on a 15 ans à tout casser et qu’on idéalise sa famille et son ouverture d’esprit. Chris a laissé tomber Daniel ce jour-là, n’a pas cherché à comprendre, puis il a enterré son amitié en passant à autre chose comme les adolescents savent le faire. Ils ne se sont plus parlé, ont suivi des parcours universitaires différents et l’histoire s’est arrêtée là. De l’eau a coulé sous les ponts depuis, sauf peut-être pour Daniel qui de retour à New York doit toujours composer avec les Christopher Forbes du métier à qui tout réussit sans les périodes de doutes et de découragement. Chris pourrait comprendre à présent, mais encore faudrait-il qu’il puisse envisager que le geste de son père ait pu laisser des marques plus profondes.

Ainsi lorsqu’il croise Daniel, il fait l’erreur de lui adresser la parole. Continuer de l’éviter comme il avait si bien su le faire pendant des années aurait certainement été une meilleure idée que de prétendre qu’ils sont de simples ex camardes de classe qui se retrouvent devant le même théâtre, mais ce n’est pas la direction choisie par Chris.

- Dan ? Daniel Keller ? Je pensais que tu étais à Londres.

Broadway la suite logique pour les plus ambitieux. Chris est sincèrement content de savoir qu’il a réussi lui aussi. Cela lave quelque peu sa culpabilité, lorsqu’elle ressurgit.